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Troisième étude annuelle du dauphin à bosse de l’Atlantique dans le Delta du Saloum (Sénégal): renforcements de capacités, cartographie de l’habitat et photo-identification

Troisième étude annuelle du dauphin à bosse de l’Atlantique dans le Delta du Saloum (Sénégal): renforcements de capacités, cartographie de l’habitat et photo-identification

Observation en surface d’un Sousa teuszii  devant un site de débarquement et de fumage de poissons dans le Delta du Saloum, Sénégal.  Photo copyright Diana Seck, AACF/CCAHD

 

Du 9 au 29 mars, 2023, les membres de l’équipe ont mené la troisième enquête par bateau dans le delta du Saloum, en s’appuyant sur les enquêtes précédentes menées en juillet 2021 et en mars-avril 2022. Les enquêtes par bateau font partie d’un projet plus large visant à comprendre la distribution, les menaces, l’utilisation de l’habitat et l’abondance de Sousa teuszii dans le delta du Saloum. Le projet est financé par la Fundación Loro Parque, et est coordonné et mis en œuvre par l’African Aquatic Conservation Fund (AACF) avec le soutien du CCAHD.

L’étude de 2023 a couvert une distance totale de 1650 km et a permis d’enregistrer  29 observations de Sousa teuszii, et des milliers de photos. Ces photographies seront analysées et entrées dans le catalogue de photo-identification.  Les dauphins peuvent être reconnus par les cicatrices et les marques sur leurs nageoires dorsales.      Diana Seck (membre d’origine sénégalaise de l’équipe AACF), utilise les photos collectées en 2021 et 2022 pour mener une analyse de marquage-recapture dans le cadre de son mémoire de Master à l’Université d’Algarve (Portugal). Cette technique permettra de mieux comprendre les mouvements des individus et l’utilisation de l’habitat au sein de la zone d’étude et, à terme, d’estimer le nombre de dauphins vivant dans le Delta du Saloum.

L’équipe d’enquête a eu la participation de Judicaël Regis Kema Kema, qui prépare un doctorat en co-tutelle sur les cétacés du Gabon (Université LaRochelle-France/ Université Omar Bongo-Gabon),  tout en supervisant le programme cétacés au sein de l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon (ANPN).  Les longues journées de monitoring en bateau étaient alternées avec les soirées consacrées au téléchargement, à la saisie et au traitement des données. Les activités en soirées ont permis à l’équipe d’échanger des connaissances et des expériences, allant des conseils en matière de photographie aux méthodes les plus efficaces d’archivage et de visualisation des données dans le système d’information géographique.

Par ailleurs, le personnel des aires marines protégées locales s’est également joint à l’enquête, ce qui leur a permis de participer à la recherche et d’aider à consolider les réseaux locaux de signalement des observations et des échouages.  Regis et le personnel des AMP locales ont également pu échanger leurs expériences en matière de gestion des aires protégées au Gabon et au Sénégal.

Au cours de l’étude 2023, l’équipe a également récupéré un enregistreur acoustique passif et a (re)déployé trois enregistreurs.  Ceux-ci ont été placés dans des zones où des observations de dauphins ont été documentées à la fois par les communautés locales et les enquêtes précédentes. Ainsi, il est attendu que les enregistreurs acoustiques fournissent un aperçu de la présence des dauphins 24 h/24 en relation avec les cycles de marée.

Pour la première fois, l’équipe a également déployé un dispositif acoustique depuis le bateau tout en travaillant avec des groupes de dauphins, ce qui devrait permettre de disposer de “données de référence” pour confirmer que toutes les vocalisations enregistrées par les dispositifs passifs déployés sont bien celles de Sousa teuszii.

Diana et Lucy de l’AACF, Sénégal, Demba le conducteur de bateau sénégalais, et Regis du Gabon.  Photo de Gianna Minton.

 Regis Kema Kema (Gabon), et Diana Seck, ( l’AACF), au Sénégal, saisissant et les cartographiant les données obtenues, à la fin de la journée.  Photo de Gianna Minton.

Dauphin à bosse de l’Atlantique dans un environnement typique du delta du Saloum – près du rivage, qui peut inclure des peuplements de mangroves et des broussailles arides.

L’équipe a pris des milliers de photos dans le but d’élargir le catalogue de photo-identification qui permettra de reconnaître les individus au fil du temps afin de cartographier leurs mouvements et leur utilisation de l’habitat et de générer une estimation de l’abondance.  Photos par Diana Seck, AACF/CCAHD.

Regis Kema Kema, (l’Agence des parcs nationaux du Gabon), et Samba Ndiaye, (AMP de Gandoule), dans le delta du Saloum, partagent leurs expériences en matière de gestion d’aires marines protégées.  Photo par Lucy Keith-Diagne.

Lucy Keith-Diagne partageant un guide régional du CCHAD sur l’identification des mammifères marins avec un membre du personnel de l’aire marine protégée de Palmarin (Sénégal).

Diana prépare un FPOD pour le déploiement. Il enregistrera les vocalisations des dauphins au cours des trois prochains mois.